La stratégie de déconfinement nécessite d’identifier et de mettre à l’isolement les personnes potentiellement malades et contagieuses en est la clé de voûte, afin de casser les chaînes de contamination.
Le dispositif dit de « contact tracing » mis en place par l’Assurance Maladie joue un rôle pivot dans cette stratégie. Il va se traduire par un travail systématique de recensement, pour chaque personne détectée positive au Covid19, de l’ensemble des personnes avec qui elle a été en contact rapproché, afin que ces personnes soient immédiatement appelées pour leur signaler qu’elles ont été exposées au virus, qu’elles doivent par précaution rester confinées chez elles pendant 14 jours et aller se faire dépister, qu’elles présentent ou non des symptômes de la maladie.
La plateforme parisienne de contact tracing est opérationnelle 7j/7 et fait intervenir des compétences diverses de la Cpam de Paris : médecins, infirmières, travailleurs sociaux, …. Ce dispositif s’appuie sur un système d’information national centralisé, développé par l’Assurance Maladie, permettant un suivi en temps réel du traitement des contacts identifiés.
Depuis le 11 mai, chaque médecin généraliste ayant pris en charge un malade du Covid-19 recense avec le patient, l’ensemble des personnes avec qui il a été en contact et d’évaluer avec lui, si la nature du contact est telle que l’on peut considérer que les personnes contacts sont susceptible d’avoir contracté le virus. Dans ce cas, le médecin généraliste saisi, dans un système d’information dédié et créé à cette occasion par l’Assurance Maladie le nom et les coordonnées des personnes concernées.
Une fois ce travail réalisé, le médecin généraliste passe le relais à la Cpam de Paris. Ce « passage de relais » est réalisé automatiquement à la fin de la saisie, sur l’outil dédié, des cas contacts par le médecin.
La Cpam de Paris complète si nécessaire ce recensement des contacts du patient Covid+, si celui-ci n’est pas exhaustif. Elle se charge ensuite, dans les 24h qui suivent la saisie par le médecin d’un nouveau malade et de ses contacts dans la base, de les rappeler individuellement pour les informer de leur potentielle exposition au virus et leur présenter les consignes sanitaires à suivre, qui reposent essentiellement sur 2 piliers : un confinement de 14 jours et un test de dépistage à réaliser plusieurs jours après l’exposition au virus, pris en charge à 100%. Pour les personnes qui en ont besoin, la cpam leur délivre un arrêt de travail.
Les informations recueillies sont ensuite quotidiennement analysées par l’Agence Régionale de Santé et Santé Publique France qui ont la charge, en 3e niveau, de s’assurer qu’aucun nouveau cluster n’apparait. Toute l’approche par confinement et détection précoce vise à éviter une réapparition de clusters.
Les patients symptomatiques qui consultent leur médecin peuvent se faire prescrire un test de dépistage. Si le résultat du test est positif, le médecin ou directement la Cpam de Paris et le patient retracent ensemble l’historique des contacts rapprochés que le patient a eu, à compter de 48h avant l’apparition des symptômes. Ces informations sont saisies et l’Assurance Maladie de Paris se charge de contacter l’ensemble de ces personnes.
Les personnes malades sont libres de communiquer ou pas les informations relatives aux personnes avec qui elles ont été en contact. Les personnes contactées sont informées qu’elles ont été en contact rapproché avec une personne porteuse du virus. Elles se voient remettre des consignes de mise en quarantaine (avec un arrêt de travail le cas échéant) et de test de dépistage. Le nom de la personne malade ne leur est communiqué qu’après accord explicite de la personne.
Les personnes dits « cas contacts »sont incitées à aller se faire tester. Ces tests sont réalisés sur prescription, pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie. Les personnes contactées peuvent de se rendre en laboratoire de biologie pour dépistage sans avoir besoin d’une ordonnance. Les laboratoires de biologie peuvent vérifier si la personne est bien adressée par la plateforme de contact tracing de l’Assurance Maladie. Ils peuvent réaliser et facturer le test sans ordonnance.
Les collaborateurs chargés d’assurer le contact tracing ont été choisis pour leur expérience en la matière : personnel médical et paramédical de l’Assurance Maladie, conseillers habitués à accompagner les professionnels de santé et les patients dans leurs parcours de santé, etc. Ils sont par ailleurs soumis au respect du secret professionnel et doivent appliquer des consignes strictes d’information des personnes appelées, sur leurs droits en matière de communication de données.
Toute personne appelée car ayant été en contact avec une personne malade peut s’opposer à figurer dans l’outil.
